C’est court, pratique, généraliste et précis, le français l’appelle la chaussure de sport. Une pauvreté de vocabulaire de la langue qui nous oblige d’aller chercher vigueur et précision outre manche.

L’anglais lui fera un distinguo entre la tennis, chaussure ne couvrant pas la cheville ; la basket, chaussure de sport montante ; la running, instrument de torture des sportifs, se dotant au passage d’un terme généraliste : la snèèakers. Et non le snickers… Petite gourmande.

La sneakers devient un accessoire incisif dont l’utilisation n’a pas pour but de courir le marathon de Paris, non… mais a pour vocation d’être un objet ludique et mode avec une obligation stylistique : il faut en AVOIR une paire (au moins) dans son garde-chaussure.

Blanches, colorées, à poils, vintage, neuves, à bandes ou à scratch. Il en existe de toutes les couleurs, pour tous les styles et de toutes les marques : Converses, le Coq Sportif, Stan Smith, Van’s même les couturiers se sont collées à habiller nos pieds.

  • Alors peut-on se chausser confort et avoir une dégaine chic ?

Oui Madame.
Avec néanmoins quelques toutes petites consignes à respecter.

On commence par choisir une chaussure qui a « de la gueule », un « caché » et un je-ne-sais-quoi-en-plus, une ligne affinée ou un petit détail qui fait la différence par exemple. L’idée est d’éviter le problème qui se pose lorsqu’on se retrouve toutes à avoir les mêmes chaussures aux pieds : le manque de subjectivité et d’originalité.

  • La basket est-elle féminine ?

Oui, la basket peut être féminine il faut juste penser à mettre un peu de vernis à ongle, du rouge à lèvre, minutieusement rouler son jean slim pour laisser entrevoir une partie de la cheville, un sac féminin, une blouse transparente, un legging de cuir, une jupe crayon ou fendue, fendue, fendue jusqu’à la culotte l’histoire de balancer la silhouette. Beh oui, il faut être sexy ou…

sexy. Pas le choix

Le truc c’est d’associer la basket à des vêtements de bonne qualité, avec de la tenue et bien coupé. Elle peut aussi requinquer une silhouette un peu morose, classique ou ennuyeuse. Imaginez votre banquière avec une paire de Van’s à flammes ? De suite elle paraitra moins rigide et plus fun cette jeune dame. Certes, encore faut-il avoir l’avale de sa hiérarchie.

Bien entendu on oublie le t-shirt qui dégueule, le pull sans forme qui bouloche, les pantalons trop sport qui pendouillent, c’est grotesque et on frise rapidement l’inélégance. On n’enfile pas non plus la tennis avec un jogging ou une tenue de sport : il ne faut ni le tenter, ni l’oser encore moins y penser. Malheureuse

N’oublions pas que certains modèles de baskets sont devenues des légendes à la fois urbaines et incontournables, une institution au même titre que le jean ou le Perfecto, tout aussi chic que n’importe quel escarpin, offrant une autorité tendance en toute circonstance même avec un chou-fleur sur la tête si l’on respecte à minima la dose de féminité nécessaire à la tenue, c’est dire.

Finalement la basket est faite pour être vue, funky, bariolée, colorée. On a le droit de s’amuser à condition d’être sobre par ailleurs « less is more », une pièce forte dans la silhouette suffit et on se portera comme un beau petit dindon, farcie et heureuse.

Une âme de rockeuse, des envies de chic-décontract’ ou les jours d’excentricité extrême, il existe des modèles pour tous les états d’esprit.

Et sinon je vous propose quelques mots pour préciser notre pensée « à la française ». Je me lance : des chevillocourses (baskets) ? des bassesports (tennis) ? des sportatanes (sneakers) ? Des immondismes (runnings) ? Des skatotoiles (Van’s) ?

D’autres idées ? Personne ?